Amours V
Aucun amour ne nous est étranger car l’homme a plus de points communs que de différences. Madame Butterfly, Carmen, ne nous sont pas étrangères. Un amour humain n’est jamais « étranger » pour un autre humain. D’où la bêtise des Nations et de leurs lois, de leurs frontières, de leurs territoires tracés au crayon sur de vieilles cartes. On peut faire un cercle de feu pour chasser les loups, pas les hommes, ni les femmes. Qui sait si ce juge ne renvoie pas l’amour de sa vie en expulsant cette congolaise dans un pays dont elle ne veut plus ? Qui sait si ce russe n’assassine pas son cousin en tuant ce jeune ukrainien ? L’amour n’a pas de frontière, ni de classe sociale, ni maitre, ni dieu, l’amour est anarchiste. Ceci étant, il est impossible d’aimer tout le monde en même temps et les galeries n’ont que quatre murs, d’où les choix difficiles de ce cinquième salon, d’autant que les candidatures furent nombreuses. L’absence de CV joue peut-être un rôle, mais un CV est source d'exclusion et d'élitisme arbitraire. Dans ce salon inspiré des salons d’antan, le choix se porte d’abord sur les œuvres et sur l’inconnu, le nouvel arrivant. Dans un pays libre et démocratique, il faut exercer la préférence internationale, l’ouverture est la condition sine qua non de l’amour. Amours V se déroulera dans deux galeries du Marais, pas très éloignées l’une de l’autre : espace temps et Remèdes galerie où les photographies sélectionnées pour Amours V seront exposées.
Welcome to love !
Laurent Quénéhen, commissaire d’exposition